Monsieur le Maire de Chartres, votre cinquième mouture d'aménagement du parvis de la cathédrale de Chartres est encore un très mauvais projet !

Décidément, vous n'y arrivez toujours pas. Vous et vos maîtres d'œuvre faites preuve d'un manque total de culture architecturale et urbaine pour aménager correctement l'espace devant la cathédrale.

Si votre seul objectif est de dégager tout ce qui masque en partie la façade, démolir des bâtiments, abattre les beaux arbres existants et n'en replanter aucun, vous avez réussi ! C'est une esplanade au sens premier du terme ! Désolante et sans intérêt.

Une fois de plus, vous nous abreuvez d'images en 80 000 exemplaires pour vanter un projet conçu sans aucune concertation. Avez-vous établi un programme sérieux ? Les Chartrains n'accepteront pas n'importe quoi.

Connaissez-vous les qualités des centres-villes d'Italie où l'on découvre souvent, au détour d'une rue, la présence d'un magnifique monument, une église ou un palais ? Plaisir retardé, effet de surprise. Ajoutons l'agrément que procurent les arbres aux abords des édifices remarquables, comme les beaux magnolias de Padoue, dont l'un, magnifique, trône au cœur du cloître jouxtant la basilique de Saint Antoine.


Alors, on peut sérieusement douter que vos maîtres d'œuvre ont lu le livre de Camillo Sitte, l'Art de bâtir les villes, qui fait référence dans le domaine.

Bref, vous nous présentez un large espace vide, banalisé et à dominante minérale, sans caractère, sans différenciation, sans intimité, un jeu gratuit de bordures, d'emmarchements et de murets, un lieu que les visiteurs et pèlerins fuiront dès que le soleil dardera ses rayons. C'est de l'inconscience.

Et qui voudra bien payer pour aller voir en sous-sol des tas de pierres ? Peut-être ceux qui chercheront un peu d'ombre ?

Ceci dit, nous attendons que vous communiquiez rapidement à tous vos concitoyens quelles sont les conditions que la Commission Nationale du Patrimoine et de l'Architecture a posées à l'unanimité pour modifier et améliorer, si jamais cela est possible, cette cinquième mouture. Nous savons que ce ne sont pas de simples remarques…

A suivre… de très près ! Ou à refaire !

Patrick Chenevrel, architecte D.P.L.G., président de l'ADEAC-22 août